Combien de temps dure un sevrage du cannabis ?
Les différentes étapes du sevrage et leurs symptômes associés
La phase "aiguë"
Le sevrage du cannabis se déroule en deux grandes étapes, dont la durée et l’intensité peuvent varier selon les individus en fonction de plusieurs facteurs, parmi lesquels la fréquence et la quantité de consommation, l’âge ou encore l’état de santé physique et psychique.
La phase aiguë, qui survient généralement dans les 2 à 7 jours suivant l’arrêt de la consommation, est marquée par des symptômes physiques pouvant être particulièrement intenses.
Les symptômes les plus souvent rapportés sont des insomnies, une irritabilité, des sueurs nocturnes, des maux de tête et des troubles digestifs, tous témoins d’un déséquilibre dans la régulation des fonctions physiologiques.
Leur intensité peut être exacerbée chez les consommateurs réguliers ou à forte dose. Une baisse de l’appétit est également fréquente, le cannabis influençant la sensation de faim via ses interactions avec les récepteurs du système endocannabinoïde.
Cette phase correspond à une période d'adaptation pendant laquelle le corps doit réapprendre à fonctionner de manière autonome (c'est-à-dire sans les apports extérieurs de cannabinoïdes).
La phase "psychologique"
Après vient la phase aiguë vient la phase psychologique. Celle-ci peut durer plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
Elle est principalement marquée par un état de mal-être général, de l'anxiété et/ou de fortes envies de consommer du cannabis.
Ces symptômes sont liés à l’altération temporaire des neurotransmetteurs dans le cerveau, notamment ceux responsables de la régulation de l’humeur.
Chez certaines personnes, elle peut se manifester par des épisodes de déprime, une perte de motivation ainsi qu'une difficulté à gérer le stress sans avoir recours au cannabis.
L'ensemble de ces symptômes sont généralement transitoires et tendent à s’atténuer au fil des jours ou des semaines suivant l’arrêt de la consommation.
Globalement, on peut associer les grandes étapes du sevrage cannabique et leurs symptômes comme ceci :
Période |
Symptômes dominants |
Observations |
Jour 1 à 3 |
Irritabilité, insomnie, anxiété accrue, sueurs nocturnes |
Pic des symptômes de sevrage, période difficile à surmonter |
Jour 4 à 7 |
Réduction progressive des symptômes physiques, persistance de l'insomnie |
Début de stabilisation, le soutien psychologique est crucial |
Semaine 2 |
Diminution notable des symptômes physiques, mais anxiété et irritabilité possibles |
Amélioration globale, besoin de maintenir les efforts |
Semaine 3 et au-delà |
Symptômes psychologiques résiduels (anxiété légère, craving occasionnel) |
Retour progressif à un état de bien-être général |
Période |
Symptômes dominants |
Observations |
Quels sont les risques associés au sevrage ?

Le risque de rechute
Il est important de savoir que le risque de rechute est bel et bien réel lorsqu'on décide de se sevrer du cannabis.
Il est essentiellement lié aux symptômes inconfortables du manque. L’irritabilité, l’anxiété, le stress et l’insomnie peuvent rendre cette période particulièrement ardue, incitant souvent à reprendre la consommation pour obtenir un soulagement temporaire.
Ces envies, appelées "cravings", peuvent être amplifiées par des situations stressantes et un ancien mode de consommation qui peut avoir induit des habitudes très ancrées.
Pour limiter ce risque, unaccompagnement thérapeutique adapté est essentiel (voir plus bas).
L'impact provisoire sur la vie sociale
Le sevrage du cannabis peut temporairement affecter les relations sociales et professionnelles en raison des symptômes psychologiques qui l'accompagnent.
L'anxiété, les sautes d'humeur et un repli sur soi sont des réactions fréquentes qui peuvent compliquer les interactions avec les proches ou les collègues de travail. Des comportements, bien qu'involontaires, qui peuvent créer des tensions ou des malentendus si l’entourage n’est pas informé de la situation au préalable.
Être conscient de ces impacts en amont permet de mieux les accueillir, en se rappelant qu’ils sont provisoires et liés uniquement au processus de sevrage.
Informer ses proches de ces difficultés est essentiel pour traverser cette période avec davantage de sérénité. Avec le temps et le soutien psychologique adéquat, la majorité de ces symptômes disparaissent pour laisser place à un équilibre émotionnel stable.
Comment gérer les symptômes de sevrage ?

Bien s'entourer et se faire accompagner
Vous l'aurez compris, la réussite du sevrage du cannabis repose en grande partie sur un accompagnement adapté.
Une prise en charge médicale combinée à des thérapies comportementales est essentielle pour réduire les symptômes de manque et rendre cette période plus supportable.
Seuls les professionnels de santé sont capables de proposer un traitement personnalisé, qu’il s’agisse de techniques pour gérer le stress, de conseils pour réorganiser son quotidien ou encore d’un suivi psychothérapeutique pour mieux comprendre et dépasser les mécanismes de la dépendance.
Rejoindre un groupe de soutien peut être bénéfique pour partager ses expériences, bénéficier de conseils pratiques et se sentir moins seul face à cette épreuve.
Parallèlement, s’entourer de proches bienveillants, capables d’écoute et de compréhension, aide à maintenir sa motivation et à surmonter les moments de doute.
Adopter des techniques de relaxation pour réduire le stress
L’anxiété et l’irritabilité peuvent être atténuées en adoptant certaines méthodes de relaxation.
La méditation, par exemple, aide à calmer l’esprit en se concentrant sur l’instant présent, ce qui a pour effet de limiter les pensées envahissantes et les tensions émotionnelles. Quelques minutes par jour peuvent suffire pour ressentir un apaisement progressif.
Le yoga, en combinant mouvements doux et exercices de respiration, offre une double action bénéfique : il réduit le stress physique accumulé tout en apportant une détente mentale.
De la même manière, les exercices de respiration synchronisée, comme la cohérence cardiaque, favorisent un retour à un état de calme en régulant les fonctions du système nerveux.
Ces pratiques, simples à intégrer dans une routine quotidienne, constituent un soutien précieux pour mieux gérer les défis émotionnels du sevrage. Elles permettent de retrouver un sentiment de contrôle et de sérénité, essentiels pour maintenir la motivation tout au long du processus.
Les solutions naturelles qui peuvent soulager les symptômes
Le cannabidiol (CBD) est une solution naturelle de plus en plus reconnue pour soulager les symptômes du sevrage.
Grâce à son effet apaisant sur le système nerveux, il peut lui aussi contribuer à réduire l’anxiété. De par son action sur le système endocannabinoïde, le CBD favorise un état de relaxation qui apaise l’esprit et diminue les pensées envahissantes.
Le CBD peut également faciliter l’endormissement et améliorer la qualité du sommeil, essentiels à une bonne récupération physique et mentale. Ses propriétés analgésiques en font également un allié efficace pour atténuer les maux de tête et autres douleurs chroniques qui peuvent survenir pendant cette période.
L'idéal est de choisir une huile de CBD de qualité, la voie sublinguale garantissant une action rapide, en prenant soin de bien respecter les indications de dosage.
Il est important de rappeler que les solutions naturelles comme le CBD, bien qu'elles présentent des bienfaits pour atténuer certains symptômes du sevrage, ne traitent pas directement la dépendance au cannabis ni les habitudes de consommation, qui doivent impérativement faire l'objet d'un accompagnement psychothérapeutique.
Est-il possible de réduire la durée du sevrage cannabique avec des habitudes de vie saines ?
Si elle n'agit pas directement sur la durée du sevrage, l'adoption d'une bonne hygiène de vie peut contribuer à réduire l'inconfort lié à ses différents symptômes.
Consommer des aliments riches en nutriments essentiels
Une alimentation équilibrée peut aider à atténuer les symptômes du sevrage cannabique en soutenant le système nerveux et en rétablissant l’équilibre interne du corps.
Les oméga-3, naturellement présents dans les poissons gras et les graines de lin, régulent les neurotransmetteurs et réduisent l’irritabilité.
Le magnésium, contenu dans les légumes verts, les amandes et le chocolat noir, diminue le stress et améliore le sommeil.
Les protéines, essentielles à la production de dopamine et de sérotonine, stabilisent l’humeur et se trouvent dans les œufs, la viande maigre et les légumineuses.
Enfin, la consommation de fruits et légumes, riches en antioxydants, aide à éliminer les toxines accumulées et à renforcer le système immunitaire.
Adopter une routine de vie saine
Une hydratationrégulière tout au long de la journée avec de l’eau et/ou des infusions à base de plantes connues pour leur vertus apaisantes comme la camomille aide à éliminer les toxines et à apaiser l’anxiété.
L’exercice physique régulier, même modéré comme le yoga ou la marche, stimule les endorphines, réduisant le stress et le phénomène de "craving".
Enfin, le fait de limiter la consommation de stimulants comme l’alcool ou la caféine est également bénéfique pour limiter l’agitation et favoriser un rétablissement plus rapide.
Le sevrage peut-il être plus long chez les jeunes consommateurs ?
Les symptômes évoqués peuvent être plus intenses et prolongés chez les jeunes consommateurs réguliers, notamment les adolescents.
Cela s'explique en partie par le fait que leur cerveau est encore en développement, notamment les zones impliquées dans la régulation des émotions, de l'impulsivité et de la prise de décision.
Une consommation régulière de cannabis durant cette période peut altérer ces mécanismes, rendant plus difficile l'adaptation du système neurologique lors de l'arrêt. La durée des symptômes peut ainsi être prolongée de plusieurs semaines chez ce profil de consommateurs.
De plus, la difficulté à gérer le stress sans cannabis peut être amplifiée par un manque d'alternatives saines ou de stratégies d’adaptation, souvent moins envisagées à cet âge.
Il est encore plus important d'accompagner ces jeunes dans à travers cette période avec un soutien adapté, tant médical que psychologique.
Durée du sevrage cannabis : l'essentiel à retenir
- La durée du sevrage cannabique peut varier de quelques jours pour les symptômes physiques à plusieurs semaines voire mois pour les symptômes psychologiques.
- Parmi les principaux symptômes liés à l'arrêt du cannabis figurent des troubles du sommeil, de l’anxiété et de l’irritabilité.
- L'accompagnement thérapeutique est essentiel pour gérer les symptômes, réduire les risques de rechute et renforcer la motivation de l'individu.