Peut-on fumer du CBD en public en France ?

Vous pensez pouvoir allumer votre joint de CBD tranquillement sur un banc public ? Attention, la législation française comporte quelques subtilités à connaître avant de profiter pleinement de votre moment chill. Où, comment et à quelles conditions peut-on consommer du CBD dehors sans risquer une amende ? Car même si c'est légal, cela ne veut pas dire que tout est permis.

Peut-on vraiment fumer du CBD dehors ?

Même si le CBD est autorisé à la vente, le cadre légal de consommation dans l'espace public reste flou et peut prêter à confusion. Pourquoi ? Parce que ce n'est pas l'endroit où vous fumez qui pose problème mais ce que vous fumez… ou plutôt ce que les autres pensent que vous fumez. Alors at-on le droit de fumer du CBD à l'extérieur ?

Les espaces privés VS les lieux publics

Chez vous, dans votre jardin ou sur votre balcon, consommer du CBD ne pose généralement pas de problème. Mais dans la rue, les parcs ou sur les terrasses, c'est différent : l'apparence du joint peut attirer l'attention des passants et des forces de l'ordre. De plus, certains restaurateurs s'interdisent strictement de fumer du CBD sur leur terrasse, pour préserver leur image et leur clientèle. Même légalement, mieux vaut rester discret et respecter les règles de chaque lieu.

Fumer du CBD dans la rue : Les zones à éviter absolument

Évitez de fumer du CBD près des écoles, crèches, aires de jeux, où cela peut paraître provocateur. Dans les gares, les arrêts de bus ou les festivals, l'affluence augmente les risques de contrôle. Les abords des commissariats, préfectures ou tribunaux sont aussi des zones sous haute vigilance. Même lors d'événements sportifs, la consommation peut attirer l'attention des forces de l'ordre. Pour éviter tout problème, privilégiez des lieux discrets, calmes et loin des salutations.

Que dit la législation française sur la consommation de CBD en public ?

Le CBD ou cannabidiol est légal en France, à condition que le produit contienne moins de 0,3 % de THC, comme défini dans l'arrêté du 30 décembre 2021[1] . Pourtant, fumer du CBD en public reste une pratique risquée. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il est impossible, à l'œil nu ou à l'odeur, de différencier un joint de CBD légal d'un joint de cannabis illégal. 

La grande différence entre CBD et cannabis repose illégalement sur leurs effets : le CBD n'a pas d'effet psychotrope, contrairement au THC et il est commercialisé légalement sous différentes formes comme les fleurs , les résines , les huiles ou les produits comestibles. Mais sur le terrain, cette distinction est purement théorique : un agent de police ne peut pas juger de la légalité d'un produit simplement en le regardant.

C'est pourquoi, les forces de l'ordre en cas de doute de consommation de cannabis dans la rue en France, peuvent effectuer des contrôles, même si vous êtes parfaitement dans votre droit.

Pourquoi les forces de l'ordre s'y intéressent encore ?

Même si vous êtes dans votre bon droit, les forces de l'ordre peuvent vous contrôler. La simple possession de fleurs ou de résine de CBD peut entraîner des vérifications pour s'assurer que le produit respecte bien le taux légal de THC. Sortir le sachet d'origine avec étiquette peut aider à clarifier la situation, mais cela ne garantit pas d'échapper aux contrôles .

En cas de doute, les policiers sont autorisés à réaliser un test salivaire . Et c'est là que les choses se compliqueront : même si vous avez consommé un produit au CBD contenant moins de 0,3 % de THC, il existe un risque élevé d'avoir un résultat positif. Pourquoi ? Parce que les tests salivaires détectent la moindre trace de THC , même si elle est présente en quantité infime.

Si vous n'avez pas consommé de cannabis récréatif, il vous faudra alors contester le test salivaire et exiger une prise de sang complémentaire , seule preuve fiable permettant de démontrer votre bonne foi. Sans cette démarche, vous pourriez vous retrouver injustement sanctionné, malgré le respect des règles légales.

Les risques légaux et rappel des sanctions possibles liés aux stupéfiants

En cas de contrôle, les forces de l'ordre peuvent exiger une vérification de votre identité, procéder à une fouille et saisir le produit pour l'analyseur. Si le produit dépasse le seuil légal de 0,3 % de THC ou si un test salivaire revient positif, même après consommation de CBD légal, vous vous exposez à des sanctions prévues pour un usage de stupéfiants. Voici ce que vous risquez :

• Une amende forfaitaire délictuelle de 200 € , pouvant être majorée à 450 € en cas de non-paiement 

• La garde à vue et inscription au fichier des judiciaires reconnus

• La suspension ou retrait du permis de conduire , surtout en cas de test positif au volant

• Des poursuites judiciaires en cas de récidive ou de circonstances aggravantes

• Un casier judiciaire , avec des répercussions potentielles sur l'emploi ou les déplacements à l'étranger

Même sans sanction légale, les conséquences sociales peuvent aussi peser lourdement. Mieux vaut donc anticiper et savoir comment réagir en cas de contrôle pour éviter de tomber dans une spirale administrative.

Nos conseils pratiques pour consommer votre CBD en toute tranquillité

Fumer du CBD dans la rue, c'est un peu comme marcher sur une ligne fine : légale, mais souvent mal comprise. Voici nos astuces de pro pour éviter les galères et rester serein.

Fumer du CBD en public : en adoptant les bons réflexes 

• Gardez l'emballage d'origine : Une preuve claire, avec le taux de THC mentionné, peut parfois vous éviter bien des ennuis en cas de contrôle. 

• Adoptez un comportement discret : Pas besoin de rouler un gros joint CBD façon clip de rap au milieu de la place publique… Préférez des gestes simples, discrets et respectueux de l'environnement autour.

• Évitez les groupes : Les attroupements peuvent attirer l'attention des autorités, surtout si ça envoie l'herbe, même légale.

Les alternatives au joint de CBD dans les lieux publics

Fumer un joint de CBD dans un espace public vestimentaire forcément à l'attention, même si c'est parfaitement légal. Heureusement, il existe des alternatives beaucoup plus discrètes pour une consommation en public sans nuages de fumée ni égards suspects.

Le CBD en vaporisation

Les vaporisateurs portables permettent de consommer des fleurs, du hash ou des concentrés de CBD sous forme de vapeur. Contrairement à la fumée, la vapeur est moins odorante et se dissipe plus vite , ce qui en fait une option bien plus discrète. Pour beaucoup de passants ou même pour les forces de l'ordre, un vaporisateur est perçu comme un simple appareil pour e-liquide classique, ce qui entraîne ainsi un risque d'interprétation négative.

L'e-liquide CBD à vapoter

Fumer ou vapoter du CBD en public n'a pas le même impact. Vapoter du CBD grâce à des e-liquides compatibles avec les cigarettes électroniques classiques est l'une des solutions les plus discrètes pour consommer du cannabidiol en public. Le vapotage est désormais courant et utiliser une vapoteuse avec du CBD passe complètement inaperçu, que ce soit dans la rue, sur une terrasse ou même dans certains espaces semi-privés. 

En produits comestibles 

Les bonbons, gélules et boissons au CBD ont un avantage majeur : aucune odeur, aucun geste suspect et aucun nuage de fumée. Vous pouvez consommer un bonbon ou boire une infusion au CBD dans un parc ou sur une terrasse sans attirer la moindre attention. Ces formats offrent une absorption plus progressive et souvent plus durable dans l'organisme, idéal pour ceux qui recherchent un effet prolongé.

En huiles sublinguales

Quelques gouttes d'huile sous la langue et le tour est joué. Discrètes, faciles à transporter dans un petit flacon, les huiles sublinguales permettent de consommer du CBD en public de manière presque invisible. Pas besoin de sortir un accessoire encombrant ni de produire de vapeur : un simple geste discret suffit !

Quels sont les effets du CBD en combustion ?

Lorsque le CBD est consommé par combustion, c'est-à-dire en fumant sous forme de fleurs ou de résines, ses effets apparaissent rapidement, généralement en quelques minutes. Contrairement au THC, le CBD n'a pas d'effet psychotrope : il ne « défonce » pas, ne provoque ni euphorie ni altération de la perception. Ses effets sont plutôt décrits comme relaxants, apaisants, parfois légèrement sédatifs, selon les dosages et les sensibilités individuelles.

Cependant, il est important de rappeler que la combustion, qu'il s'agit de tabac ou de fleurs de CBD, libère des substances nocives comme le monoxyde de carbone et les goudrons, connues pour être irritantes et potentiellement dangereuses pour les poumons. Ainsi, même si les effets ressentis du CBD fumé sont rapides, ce mode de consommation est loin d'être le plus sain. 

Peut-on fumer passivement du CBD ?

La question du CBD passif intrigue souvent : respirer la fumée ou la vapeur de CBD quand quelqu'un d'autre en consomme à côté de vous at-il un effet ? La réponse est rassurante : inhaler passivement du CBD n'a aucun impact psychotrope, puisque le cannabidiol, contrairement au THC, n'a pas d'effet planant. Cependant, il faut noter que si la fumée contient des traces de THC, même infimes, il pourrait y avoir un transfert, mais il serait trop faible pour provoquer un effet ou apparaître lors d'un test salivaire classique.

Au-delà de l'aspect légal, il reste une question de respect : tout comme avec la cigarette ou la vapoteuse, il est recommandé de faire attention à son entourage, notamment aux enfants, aux personnes sensibles aux odeurs ou à celles qui ne souhaitent pas être exposées. 

Peut-on fumer du CBD chez nos voisins européens ?

Si vous voyagez avec du CBD vers les pays voisins, attention : les règles ne sont pas harmonisées partout .

En Allemagne, la législation autorise certains produits au CBD, mais fumer en public reste mal vu, surtout à cause de la confusion avec le cannabis récréatif, qui, bien que partiellement dépénalisé, n'est pas librement consommable partout.

 En Suisse, les fleurs de CBD contenant moins de 1 % de THC sont légales et largement vendues, mais il est toujours recommandé de rester discret dans les lieux publics pour éviter des contrôles inutiles.

Enfin, en Espagne, la situation est encore plus floue : si le CBD est en vente libre, la consommation reste théoriquement réservée aux espaces privés ou aux clubs fermés. 
Moralité : même à l'étranger, mieux vaut bien s'informer avant de sortir son joint ou sa vapoteuse au CBD.

Peut-on utiliser un spray Kleaner THC après avoir fumé du CBD ?

Le spray Kleaner THC est un produit présenté comme une solution pour neutraliser les traces de THC dans la salive. Il est souvent recommandé aux consommateurs de cannabis, mais aussi à ceux de CBD, qui s'inquiètent des résultats des tests de dépistage routiers. Ce spray agit en neutralisant les résidus détectables dans la bouche, est simple d'utilisation, rapide, et généralement formulé à base d'ingrédients naturels.

Cependant, même s'il est légal en France, il ne garantit pas à 100 % d'éviter un résultat positif, surtout après la consommation de produits au CBD contenant des traces, même infimes, de THC. En cas de contrôle, il est toujours préférable de privilégier la transparence. Si vous êtes certain de n'avoir consommé que du CBD légal, la meilleure démarche reste de demander un recours et une prise de sang complémentaire pour prouver votre bonne foi. Le spray Kleaner peut être vu comme un complément, mais jamais comme une garantie absolue.

En conclusion

Oui, fumer du CBD est légal si le produit contient moins de 0,3 % de THC, mais dans la rue, cela reste risqué. La police peut vous contrôler, et un simple test salivaire peut détecter des traces infimes de THC, même après consommation légale.

Les sanctions en cas de contrôle positif sont lourdes : amende, retrait de permis, voire casier judiciaire. Pour éviter ces pièges, mieux vaut privilégier des alternatives plus discrètes comme le vapotage, les comestibles ou les huiles sublinguales. En attendant une possible évolution des lois, restez vigilant et informé. 

Sources

[1] CBD : le Conseil d'Etat annule définitivement l'interdiction de la vente des fleurs, Le Monde, décembre 2022

[2] Communiqué de presse de la Cour de justice de l'Union européenne, novembre 2020