Irritabilité, anxiété, troubles du sommeil : autant de symptômes qui peuvent mettre sa volonté à rude épreuve lorsqu'on décide d'arrêter le cannabis. Nombreux sont ceux qui cherchent des alternatives naturelles pour atténuer ces effets indésirables sans pour autant retomber dans un cycle de dépendance. Parmi elles, le CBD représente une solution efficace pour soulager les symptômes liés au sevrage, comme en témoignent plusieurs études.
Sevrage cannabique : symptômes et défis
L’arrêt du cannabis s’accompagne de symptômes de manque plus ou moins marqués selon l’intensité et la durée de consommation.
Irritabilité, anxiété, troubles du sommeil, perte d'appétit ou encore sueurs nocturnes sont des symptômes fréquents les premiers jours de sevrage. Bien que temporaires, ces effets peuvent perturber le quotidien et rendre la période de transition difficile à gérer.
Au-delà des manifestations physiques, le sevrage repose surtout sur la gestion du craving et de la dépendance psychologique. L’envie irrépressible de consommer, ancrée dans des habitudes et des rituels, peut affecter l’humeur et la motivation.
Rompre avec ces automatismes demande une réelle adaptation, où le mental joue un rôle clé pour retrouver un équilibre sans THC.
Sevrage cannabique : l'importance de chercher du soutien
Le sevrage cannabique peut être une période particulièrement éprouvante, entre la gestion de l’anxiété, l’irritabilité et les troubles du sommeil qui peuvent l'accompagner.
C'est pourquoi il est important de pouvoir identifier les solutions adaptées à chacun et qui vont permettre de traverser cette période avec plus de sérénité.
Différentes approches peuvent être envisagées :
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Se renseigner auprès des centres de soins, d'accompagnement et de prévention des addictions près de chez soi sur le site drogues info service
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Faire appel à un professionnel de santé (médecin généraliste, psychologue, psychothérapeute) pour obtenir des conseils personnalisés et un suivi de sa santé mentale
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Demander le soutien de son entourage pour rester motivé.e dans sa volonté d'arrêter le cannabis et éviter les rechutes
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Adopter une bonne hygiène de vie (sport, alimentation notamment) pour contribuer à la réduction de certains symptômes comme la fatigue et l'anxiété
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Utiliser des alternatives naturelles comme le CBD ou cannabidiol pour atténuer les effets indésirables du sevrage comme l'anxiété, sans risque de développer une dépendance au cannabis
L'utilisation du CBD dans le cadre du sevrage cannabique

Dans quelle mesure le CBD peut-il aider au sevrage du cannabis ?
Les bienfaits du CBD pour soulager les symptômes du sevrage
Le CBD interagit avec le système endocannabinoïde, un réseau de récepteurs présents dans notre organisme et impliqué dans la régulation, entre autres, de l’humeur, du stress et du sommeil.
Contrairement au THC, qui active directement les récepteurs CB1 (principalement situés dans le cerveau) et entraîne des effets psychoactifs, le CBD agit de manière indirecte. Il module l’activité des récepteurs CB1 et CB2 sans altérer la perception ni créer de dépendance.
Son action permet de stabiliser les niveaux de neurotransmetteurs comme la sérotonine et le GABA, contribuant ainsi à réduire l’anxiété et l’irritabilité souvent ressenties lors du sevrage.
Grâce à ses effets anxiolytiques et relaxants [1], le CBD aide à réguler les troubles du sommeil, [2] un autre symptôme fréquent lié à l’arrêt du cannabis.
Remplacer les rituels liés au cannabis
En plus de ses bienfaits sur le stress, l'anxiété et la qualité du sommeil, le CBD offre une alternative intéressante pour remplacer le rituel de consommation du cannabis, en permettant aux ex-consommateurs de conserver certains de leurs anciens gestes.
Disponible sous forme de fleurs à infuser, d’huile ou de résine, le CBD permet une transition progressive qui facilite ainsi le sevrage en réduisant la sensation de manque et en préservant certains repères comportementaux.
CBD et sevrage cannabique : que disent les études ?
Une étude publiée dans la revue Frontiers in Psychiatry en 2022 [3] et menée auprès de consommateurs francophones de CBD et de cannabis montre que sur les 1500 individus interrogés, 11% utilisaient le CBD pour réduire leur consommation de cannabis. La moitié d'entre elles déclarent avoir fortement réduit leur consommation grâce à cette méthode.
Bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires pour mieux évaluer l’efficacité du CBD dans le cadre du sevrage cannabique, les résultats actuels sont prometteurs et renforcent son potentiel en tant qu’alternative naturelle efficace.
Soulignons toutefois que si le CBD peut aider lors du sevrage au cannabis, il ne constitue pas pour autant une solution miracle et ne remplace pas un accompagnement médical.
En cas de symptômes trop intenses, il est essentiel de consulter un professionnel de santé pour bénéficier d'un suivi et d'une prise en charge adaptée.
Quel CBD pour le sevrage cannabique ? (forme, dosage)
Le CBD se décline sous différentes formes : huiles, fleurs, gélules, infusions ou encore résines, permettant à chacun d’adopter le mode de consommation qui lui convient le mieux.
Quel que soit le format choisi, les effets restent similaires, seule l’absorption varie en fonction de la méthode d’administration. Le choix repose donc principalement sur les préférences individuelles en matière de sensations et de praticité, ainsi que sur l’intensité des effets recherchés.
Pour un dosage optimal (et éviter ainsi tout risque de surdosage pouvant entraîner des effets indésirables), il est essentiel de se référer à l'étiquette du produit.
Les huiles full spectrum ou spectre complet, avec un taux de CBD de 10 à 20 % (soit 5 à 10 mg de CBD par goutte), sont particulièrement adaptées pour favoriser la détente et la relaxation.
Cette qualité d'huile concentre l'ensemble des composés naturels du chanvre dont le CBD, des terpènes et des flavonoïdes, créant une synergie qui renforce ses bienfaits.
De plus, l’huile de CBD est la forme qui offre l’absorption la plus rapide, avec des effets ressentis en moyenne 15 à 30 minutes après la prise sublinguale.
Combien de temps dure un sevrage au cannabis ?

Les grandes étapes du sevrage cannabique
Les premiers symptômes de sevrage apparaissent en moyenne 3-4 jours après l’arrêt.
Ils se traduisent le plus souvent par de l’irritabilité, des troubles du sommeil et une envie persistante de consommer du cannabis.
Ces effets s’intensifient progressivement pour atteindre un pic entre le troisième et le septième jour, moment où l’anxiété, la fatigue et les sautes d’humeur sont les plus marquées.
À partir de 8-10 jours en moyenne, les symptômes diminuent peu à peu, bien que certains effets, comme les troubles du sommeil et les envies de cannabis, puissent persister jusqu’à un mois.
Passé ce délai, le cerveau commence généralement à retrouver un équilibre naturel, réduisant considérablement l’intensité de l'ensemble des symptômes.
Une durée qui peut varier selon les profils
Il est important de préciser que la durée du sevrage au cannabis et sa difficulté varient selon la fréquence et la durée de consommation, la quantité de THC ingérée, le métabolisme et l’état psychologique de chaque individu.
Il est fort probable qu'un consommateur occasionnel ressente les effets du sevrage de façon moins intense et moins prolongée qu’un utilisateur régulier, surtout si ce dernier consommait des variétés riches en THC.
À nouveau, le métabolisme influe sur l’élimination du THC tout commel’état psychologique peut accentuer ou atténuer l'état de manque.
Sources
[1] Blessing, E. M., Steenkamp, M. M., Manzanares, J., & Marmar, C. R. (2023). Potential of Cannabidiol in the Treatment of Anxiety Disorders: A Review. Neurotherapeutics. https://www.neurotherapeuticsjournal.org/article/S1878-7479(23)00814-0/fulltext
[2] Shannon, S., Lewis, N., Lee, H., & Hughes, S. (2019). Cannabidiol in Anxiety and Sleep: A Large Case Series. The Permanente Journal, 23, 18-041. https://www.thepermanentejournal.org/doi/10.7812/TPP/18-041
[3] Fortin, D., Di Beo, V., Massin, S., Bisiou, Y., Carrieri, P., & Barré, T. (2022). Potential of cannabidiol (CBD) as a treatment for cannabis use disorder. Frontiers in Psychiatry, 13, 829944. https://www.frontiersin.org/journals/psychiatry/articles/10.3389/fpsyt.2022.829944/full