Vous avez déjà levé les bras et capté une odeur qui vous rappelle un bon vieux pochon de weed ? Sur le moment, vous vous demandez si vous avez dormi dans un coffee shop ou si votre corps a trouvé un moyen révolutionnaire de transpirer du THC. Spoiler : non, vous ne transpirez pas votre dernier joint.
Mais alors, pourquoi certaines personnes dégagent-elles cette odeur si caractéristique du cannabis, sans même en consommer ? C'est une question que pas mal de monde s'est posée, au point que le média Vice a été le premier à soulever le sujet et à ouvrir le débat.
Et la réponse est aussi surprenante qu'inattendue : c'est une histoire de chimie biologique , de bactéries squatteuses et de ce que vous mangez. Car oui, votre alimentation joue un rôle clé dans l'odeur que vous dégagez. Votre peau, votre transpiration et même votre microbiote créent un cocktail olfactif unique, qui chez certaines personnes, peut prendre une tournure… particulièrement herbacée.
Transpiration à l'odeur de cannabis : un média a lancé le débat, la science à suivi
En 2016, un article du média Vice a mis le feu aux poudres et anime depuis les forums de discussion : de plus en plus de gens se demandaient pourquoi leur sueur sentait parfois la weed. Était-ce un effet secondaire inconnu du cannabis ? Une malédiction olfactive ?
Des scientifiques se sont penchés sur la question, et la réponse est plus terre-à-terre qu'il n'y paraît. Votre odeur corporelle, c'est un cocktail unique de molécules volatiles, qui varient en fonction de votre alimentation, de votre métabolisme et même des bactéries qui squattent votre peau. Et devinez quoi ? Certaines de ces molécules sont très proches des terpènes , ces composés ultra-présents dans le cannabis… mais aussi dans plein d'autres plantes !
Quand vos glandes apocrines vous font sentir la weed
Si vous ressentez parfois le cannabis sans en avoir consommé, c'est peut-être à cause de vos glandes sudoripares apocrines. Ce sont elles qui sont en première ligne quand il s'agit de générer des odeurs corporelles bien marquées.
Contrairement aux glandes eccrines (celles qui produisent une sueur claire et salée pour vous rafraîchir), les glandes apocrines libèrent une sueur plus riche en lipides et en protéines. Cette substance, présente dans la sudation humaine, est ensuite décomposée par les bactéries présentes sur votre peau, et c'est là que la magie – ou plutôt le processus chimique – opère. En transformant ces composés, les bactéries génèrent des molécules odorantes , qui, chez certaines personnes, peuvent rappeler l'odeur du cannabis.
Le phénomène d'exercice peut être amplifié par plusieurs facteurs : le stress, les émotions fortes, le manque d'physique ou même une alimentation riche en terpènes (mangue, houblon, basilic…). En clair, ce n'est pas votre dernière joint qui s'échappe par les pores de votre peau, mais bien un combo entre votre transpi, vos bactéries et votre métabolisme unique !
Des terpènes présents dans la transpiration, secondes coupables désignés
L'odeur du cannabis ne vient pas du THC, mais des terpènes, ces petites molécules odorantes qui donnent aux plantes leurs arômes bien distincts. Et mauvaise nouvelle (ou pas) : votre corps peut produire des molécules qui leur ressemblent comme deux gouttes d'eau.
Les principaux suspects ?
- Le myrcène → aussi présent dans la mangue, le houblon et le basilic. Odeur terreuse et musquée.
- Le pinène → comme dans les conifères et le romarin. Odeur boisée et fraîche.
- Le caryophyllène → épicé, poivré, un vrai parfum de caractère.
Si vous mangez beaucoup d'aliments riches en terpènes, votre corps peut les métaboliser et les éliminer via la transpiration… et là, bam, vous ressentez le cannabis sans en avoir fumé.
Votre assiette joue un rôle majeur dans cette odeur de cannabis
Vous êtes ce que vous mangez, et visiblement, ça se sent. Si vous carburez aux mangues, aux bières artisanales bien houblonnées, aux épices corsées ou même aux herbes aromatiques comme le basilic et le romarin, vous ingérez sans le savoir des terpènes à gogo. Ces molécules, également présentes dans le cannabis, donnent aux plantes leurs arômes bien distincts… et peuvent parfois influencer votre odeur.
Mais ce n'est pas tout. Ajoutez à ça les aliments riches en soufre (ail, oignon, poireaux, choux de Bruxelles, brocolis – oui, tout ce qui peut vous faire fuir en date), et vous obtenez un combo olfactif explosif. Ces aliments libèrent des composés soufrés qui, une fois métabolisés par votre corps, modifient encore plus votre transpiration.
Résultat ? Une odeur corporelle plus marquée, qui peut parfois rappeler celle du cannabis. Le phénomène est encore plus visible si vous êtes du genre à transpirer facilement ou si votre microbiote cutané est particulièrement réactif à ces substances. Bref, si vous enchaînez houblon, curry et choucroute, ne soyez pas surpris si vos aisselles commencent à sentir le dispensaire !
Les bactéries de votre peau font le sale boulot
Votre transpiration est inodore à la base. Mais dès qu'elle entre en contact avec les bactéries qui squattent votre peau, l'histoire prend un autre tournant. Ces micro-organismes, principalement situés sous les aisselles, sur le cuir chevelu et dans les zones riches en glandes apocrines, se nourrissent des composés contenus dans votre transpiration et les transforment en un festival d'odeurs musquées, terreuses ou épicées.
Certaines de ces bactéries sont expertes en chimie corporelle et décomposent les acides gras et les protéines de la sudation en composés volatils. Chez certaines personnes, ce cocktail odorant finit par dégager des notes qui rappellent étrangement l'odeur du cannabis.
Le phénomène peut être amplifié par plusieurs facteurs : la température corporelle, le stress, l'hydratation et même le type de vêtements que vous portez (les matières synthétiques ayant tendance à retenir plus d'odeurs). En gros, si votre microbiote cutané décide de jouer au chimiste, il peut vous transformer en un véritable coffee shop ambulant, même sans la moindre trace de THC dans votre organisme.

Certains déodorants ou parfums peuvent-ils amplifier cette odeur ?
Oui, certains déodorants et parfums peuvent accentuer l'odeur de cannabis dans la transpiration au lieu du masque. Les produits à base d'alcool ou aux notes boisées et musquées peuvent réagir avec la sueur et intensifier cette senteur herbacée .
Les anti-transpirants diminuent la transpiration, mais si l'odeur vient de votre alimentation ou de votre microbiote, elle peut ressortir autrement. Pour éviter l'effet « coffee shop ambulant », mieux vaut opter pour des déodorants neutres, sans alcool, ou des alternatives naturelles comme le bicarbonate de soude ou la pierre d'alun.
Et si vous fumez, ça change quoi ?
Si vous consommez du cannabis, vous vous demandez peut-être si c'est lié. Oui et non. Contrairement à l'alcool, éliminé par la sueur, le THC se stocke dans les graisses et s'évacue lentement. Ce n'est donc pas lui qui vous fait sentir la weed, mais plutôt certains terpènes du cannabis qui peuvent être métabolisés et ressortir via la peau.
Autre point : fumer fait transpirer . La montée de température corporelle et la déshydratation amplifient l'élimination des composés odorants. Si votre alimentation ou votre microbiote cutané joue déjà en faveur d'une odeur « herbacée », fumer peut accentuer cet effet. Bref, vous ne transpirez pas du THC, mais votre corps garde une trace olfactive de vos séances !
Comment éviter de sentir le cannabis sans le vouloir ?
Si vous trouvez que ça commence à faire trop et que vous voulez calmer le jeu, voici quelques astuces :
- Changez un peu votre alimentation → Si votre passion pour les mangues et le houblon vous transforme en dispensaire ambulant, testez une pause pour voir.
- Faites de l'exercice → Transpirer davantage lors d'une séance de sport peut aider à éliminer plus rapidement certaines molécules odorantes et renouveler votre transpiration.
- Prenez soin de votre peau → Un bon savon antibactérien peut limiter l'effet des bactéries qui amplifient l'odeur.
- Hydratez-vous → Boire plus d'eau aide votre corps à éliminer ces molécules plus rapidement.
- Testez des déos adaptés → Le bicarbonate de soude et la pierre d'alun sont connus pour neutraliser les odeurs fortes sans bloquer la transpiration.
Mais alors le cannabis peut-il sentir la sueur ?
La réponse est oui, dans certains cas. Tout dépend de la composition des terpènes présents dans une variété de cannabis donnée. Certains terpènes ont des notes musquées, terreuses, voire légèrement acides, qui peuvent rappeler l'odeur des dessous de bras après un effort physique intense.
Un autre phénomène curieux de perception olfactive joue un rôle : certaines personnes associent inconsciemment certaines odeurs de cannabis à la sueur, en fonction de leur sensibilité aux arômes. Certaines variétés très concentrées en composés soufrés ou en notes fermentées peuvent évoquer une transpiration forte, un peu comme un fromage affiné ou une bière artisanale très houblonnée.
Astuces bonus : commenter pour refroidir le corps quand on transpire ?
Transpirer, c'est le moyen naturel du corps pour réguler sa température. Mais quand la chaleur devient étouffante ou l'effort trop intense, quelques astuces peuvent aider à mieux se rafraîchir. La Boire de l'eau fraîche (mais pas glacée) est essentielle pour éviter la déshydratation sans provoquer de choc thermique. Passer de l'eau sur les poignets, le cou ou les tempes aide aussi à faire baisser la température plus rapidement.
Porter des vêtements en coton ou en lin permet à la peau de respirer et d'évacuer la chaleur plus efficacement. Trouver un courant d'air, que ce soit en extérieur ou avec un ventilateur, peut donner un vrai coup de frais. Côté alimentation, mieux vaut éviter les plats épicés et l'alcool, qui augmentent la température corporelle.
Enfin, prendre une douche tiède (et non glacée) permet un refroidissement plus durable, sans forcer le corps à fournir en produisant encore plus de chaleur. Avec ces réflexes, vous évitez l'effet cocotte-minute et gardez un peu de fraîcheur, même en pleine canicule !